Sa réponse, sur le fond (j'amenderai ce billet quand j'aurai le temps de retranscrire verbatim ses propos et ajouter un lien vers l'enregistrement sur le site de France Info), est la suivante : non, traiter les prévenus de coupables n'est pas une atteinte à la présomption d'innocence, car après tout, "si les juges d'instructions ont décidé qu'il fallait mettre en examen, ce n'est pas pour rien".

Il va de soi, et M. Balkany le sait nécessairement, que cet argument est en soi l'archétype, le modèle s'il en faut un, de l'atteinte à la présomption d'innocence. C'est le "il n'y a pas de fumée sans feu", l'argument rhétorique employé pour condamner d'avance. La mise en examen ne marque pas la fin de la présomption d'innocence. Elle n'est pas le jugement définitif.

Et quand cet argument de la fumée est employé précisément pour tenter de minimiser une première atteinte à présomption d'innocence, on commence à penser qu'il y a atteinte à la présomption d'intelligence de l'opinion publique.