Bien sûr, l'accès à une borne Wifi est aussi réprimé par la loi que tout autre accès à un réseau. Le Code Pénal y consacre, dans son livre II, titre II, un chapitre III entièrement consacré à ce délit, mais heureusement pour nous, assez court puisqu'il comporte seulement sept articles, du 323-1 au 323-7 (la logique est sauve). Et si la lecture d'une ou deux pages dactylographiées vous inquiète, vous avez de la chance : tout est dit dans la première phrase de l'article 323-1, qui dispose que Le fait d'accéder ou de se maintenir, frauduleusement, dans tout ou partie d'un système de traitement automatisé de données est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30000 euros d'amende ; le reste du chapitre ne fait qu'ajouter des circonstances aggravantes telles que l'altération de données ou l'action en bande organisée.

Je sais : la loi dont parle l'AdUF est HADOPI 2, et ce n'est pas elle qui a introduit les articles 323-1 à 323-7 dans le Code Pénal ; en fait, HADOPI, formellement, n'introduit que le délit de non sécurisation de son accès Internet. L'AdUF a donc formellement raison. Mais en déplorant que HADOPI n'ait pas introduit une répression des accès frauduleux aux bornes Wifi, la rédaction de l'article laisse penser que cette introduction seerait nécessaire, ou souhaitable, ou simplement possible, alors justement, ce n'est pas le cas puisque la répression est déjà inscrite. Serait-il venu à l'esprit de la rédaction de déplorer que HADOPI "se garde bien d'évoquer" le téléchargement illégal, comme si celui-ci n'était pas réprimé par la loi actuelle ?

C'est une excellente chose de s'intéresser au droit des technologies, et ce serait même une faute de la part de l'AdUF de ne pas le faire compte tenu de sa nature d'association d'utilisateurs d'un FAI. Mais c'est une chose plus excellente encore de ne pas s'intéresser qu'à l'actualité instantanée en oubliant ce qui existe depuis des années... :)