... du moins à en lire la ''Newsletter'' de l'AdUF n° 1249, qui traite de Freeks.

Cela commence bien : Vous n'avez pas le monopole de la communauté[1], dit le titre. Louable affirmation : comme je l'ai dit, personne ne peut se vanter de représenter cette communauté ; tout au plus s'agit-il d'une communauté, pas de la communauté, de freenautes.

La suite de la newsletter, cependant, n'est pas à la hauteur de son ton habituel. Pour tout dire, j'y ai relevé de nombreux points qui m'ont dérangé au fur et à mesure de ma lecture.

Passons sur la critique de la devise de Freeks : si Freeks s’autoproclame être «l’association libre des Freenautes», ils en ont bien le droit, le choix de la devise d'une association étant libre, et après tout, il n'y a pas si longtemps encore, Free proclamait que la liberté n'a pas de prix.

C'est une liberté encore que de choisir son modèle économique : c'est le choix économique de Freeks que la liberté passe par une adhésion à 6 euros, et on ne peut leur reprocher de vouloir des finances saines pour mener des actions en bénéfice de ses membres, pas plus que je ne reproche à Free de faire porter le coût de son SAV sur les freenautes qui y font appel plutôt que feindre sa gratuité et le répartir sur tous.

On apprend ensuite que Freeks ne fait plus beaucoup parler d'elle depuis plusieurs mois. Je me demande quelle est la pertinence de ce propos, qui semble poser en canon qu'il faut faire parler de soi même si l'on a rien à dire. Damned if they do, damned if they don't, Freeks est perdant qu'ils se taisent ou qu'ils parlent.

Aussitôt après, on apprend que Freeks a eu un regain d'activité. Tiens, je croyais qu'il s'agissait de communication, pas d'action. Fallait-il comprendre que ces derniers mois, Freeks ne faisait rien ? Ce n'est pas ce qu'il ressort de son site et de ses forums, pourtant.

Regain d'activité, donc, pour mettre en demeure Free de ne plus faire payer son assistance téléphonique dans le cadre de l'offre Freebox.

Eh ? La dernière fois que j'ai vérifié (pas auprès du Bon Dieu, certes, mais au moins d'un archange), la revendication était loin de réclamer la gratuité de l'assistance téléphonique. Il s'agissait de l'assistance tout court, et pas pour tous, mais seulement pour les freenautes qui en appellent au support à bon droit[2]. La revendication de Freeks est mal représentée, c'est le moins qu'on puisse dire.

Je saute les deux paragraphes suivants qui, justement, exposent que tous les appels au support ne relèvent pas du service et que certains peuvent donc être facturés : j'adhère à cette théorie... et Freeks également.

On lit ensuite que Freeks, par pur dogmatisme, se garde bien d'évoquer les questions qui fâchent : l'AdUF, plus d'une fois accusée du même travers, aurait pu par empathie se l'épargner. Ces questions qui fâchent, c'est semble-t-il que toute la communauté ne tient pas à payer pour la minorité qui recourt à l'assitance. Certes, je souscris : ceux qui usent d'un service doivent être ceux qui en supportent le coût. C'est d'ailleurs le modèle économique de Freeks, comme je l'ai souligné plus haut, donc là aussi, Freeks ne disconvient sans doute pas. D'ailleurs, ils le disent eux-mêmes : leur demande de gratuité ne concerne que ceux qui n'ont pas le service attendu et qui n'en sont pas responsables ; pour les autres, aucune gratuité n'est réclamée.

Viennent ensuite deux paragraphes d'argumentation certes judicieuse contre la politique du "tout-gratuit", et auxquels je ne trouve rien à redire... sinon qu'ils ne répondent pas à une affirmation de Freeks.

Et là, en une sorte d'épanadiplose[3] inversée, la newsletter conclut par cette signature : La communauté des Freenautes.

A ça, je n'ai qu'une réponse : NON.

Cette newsletter n'est pas l'expression de la communauté des freenautes. Elle l'a reconnu d'ailleurs en toutes lettres plus tôt : La communauté des Freenautes est en réalité partagée, peut-on y lire. Mais quand bien même je serais entièrement d'accord au fond et sur la forme avec ce texte (et je ne le suis pas), je n'ai pas été consulté avant que d'être pris en otage de cette diatribe.

Qu'on ne se méprenne pas : je suis en désaccord profond avec Freeks sur son approche et sa démarche générale d'opposition[4]. Mais je n'admets ni la façon dont ils ont été dépeints dans cette newsletter, ni d'avoir été associé à ce qui est manifestement un règlement de comptes auquel je tiens à rester étranger.

J'ignore si Freeks va répondre et comment ; mais s'ils le font, soyez certains que par esprit d'équité[5], je serai ici aussi critique à leur égard que je viens de l'être envers l'AdUF, non sur leurs positions, que je n'ai pas à juger, mais sur leur argumentation.

Note en passant : j'attends des commentaires à ce billet la même retenue que j'adopte : il est hors de question que j'y laisse entrer cette guéguerre dont je viens de dire tout le mal que je pense, et j'effacerai sans hésiter les commentaires qui chercheraient à l'y amener. Si ça vous arrive et que vous voulez absolument que vos propos soient publiés, faites-vous votre propre blog Free.

Compteur de visites expérimental :

Notes

[1] Sauf mention contraire, les citations dans ce billet viennent toutes de la newsletter.

[2] Je glisse sur la question de la loi Chatel, étant légaliste : dura lex, sed lex, et aussi longtemps que le temps d'attente d'appel n'est pas porté à la facture de téléphone de l'abonné, je considère que Free est dans les clous.

[3] Non, je ne vous le dirai pas. Cherchez vous-mêmes !

[4] Ce qui ne m'empêche pas d'être en bons termes avec au moins un membre éminent de cette association et ce, malgré nos divergences.

[5] ... et de contradiction, diront certains.